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Facebook Farwest...

A Sète, Facebook a dû fermer une cinquantaine de faux comptes qui perturbaient les élections. D'après nos recherches, au moins une dizaine de candidats au second tour, partout en France, ont aussi utilisé des publicités illégales sur le réseau social.

La campagne des municipales déraille sur Facebook.
"Facebook, c'est un peu Règlements de comptes à OK Corral." Pour François Astorg, tête de liste écologiste à Annecy (Haute-Savoie), la campagne du second tour des élections municipales (1) a parfois pris des allures de western. Lui qui a utilisé les réseaux sociaux pour construire et faire connaître sa liste citoyenne a aussi dû faire face à de dures attaques. Début juin, un candidat d'une liste concurrente a publié un commentaire raciste (2) à son encontre. "Il n'est pas question de laisser passer ça, réagit-il auprès de Franceinfo. Je vais probablement porter plainte."

Cette dérive en ligne n'est pas isolée. Dans certaines communes, de fausses pages, des publicités illégales ou encore des comptes piratés perturbent la campagne. Il faut dire que la crise sanitaire liée au coronavirus a accéléré la conversion des candidats au numérique. Privés de meetings, priés de garder leurs distances sur les marchés, ils ont dû trouver d'autres moyens de faire connaître leurs propositions et d'échanger avec leurs potentiels électeurs. Alors, Facebook est apparu comme l'une des solutions miracles. Et tout le monde s'y est mis... pour le meilleur et pour le pire.

Dans de nombreuses villes, cette nouvelle passion pour les réseaux sociaux a été l'occasion d'expérimentations démocratiques innovantes. A Sainte-Luce-sur-Loire, tout près de Nantes, le maire sortant de droite, Jean-Guy Alix, s'est lancé dans son premier Facebook Live à 73 ans.

Un phénomène visible un peu partout en France. A Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), le maire LR sortant, Jean-François Oneto, pas franchement fan des réseaux sociaux, a aussi réactivé sa page Facebook le jour du confinement. Depuis, les posts s'enchaînent, pour Pâques, la Fête des mères et, surtout, pour vanter les distributions de masques. "Sur Facebook, il y a souvent une ambiguïté entre le candidat en campagne et le maire élu", décrit Anaïs Theviot, maîtresse de conférences en sciences politiques à l'université catholique de l'Ouest, et spécialisée dans les campagnes politiques en ligne. De quoi faire réagir l'opposition. "Lui qui détestait les réseaux sociaux se prend aujourd'hui à les aimer", tacle l'un de ses adversaires aux municipales, dans Le Parisien (3).

Source : France Info (24-06-2020)